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in 2010 with funding from
University of Ottawa
http://www.archive.org/details/lesalutpublicOOcham
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LE SALUT PUBLIC.
VIVE LA liEPlBLlQrE!
Al' PEUPLE.
On (lisait au Peuple : défie-loi.
Aujourd'hui il faul dire au Peuple : aie confiance dans le gouvernement.
Peuple ! Tu es là, toujours présent, el ton gouvernement ne peut pas com- mettre de faute. Surveille-le , mais en- veloppe-le de Ion amour. Ton gouverne- ment est ton fils.
On dit au Peuple : gare les conspira- teurs, les modérés, les rétrogrades ! Sans doute il faut veiller, les temps sont char- gés de nuages , quoique laurore ait été resplendissante. Mais que le Peuple sache bien ceci , que le nieilUur remède aux conspirations de tout genre est la. foi ABSOLUE dans la République, et que toute intention hostile est inévitablement étouf- fée dans une atmospliere d'aninur uni- versel.
ALX CUEFS DU GOl VEU^EME^T PUOVlSOillE.
Honneur à vous qui avez pris linitia- live el l'embarras des premiers jours.
Le peuple a confiance en vous. Avez confiance en lui !
La confiance réciproque sauvera tout. îlonte à qui n est pas bon républicain ! il n'est pas de ce siècle ! Honte à qui se (léûe. Il est donc faible !
Soyez grands, soyez forts dans le gou- vernement, et ne doutez jamais de l'in- telligence du peuple cpii vous suit.
Il aime ceux qui 1 aiment. Ne craignez donc lien.
Ne faites jamais un pas en arriére. Marchez plutôt comme le vent. Nous sa-
1" NUMERO.
vous maintenant que les heures sont des années.
Honneur donc à vous qui avez pris sur vos épaules le rude poids des premières journées ! Vous tenez l'Errope entre vos mains. Nous savons que vous serez dignes de votre tâche. Car une commune expé- rience qui nous a été léguée par nos pères, nousenseigneque hors del'assem- blÉe nationale, il n'y a point de salut !
Et enfin , ce grand remède une fois appliqué par vos soins sur nos longues souffrances, déposant votre haute magis- trature , vous emporterez le souvenir d'une grande action et la pieuse recon- naissance de tous, qui est l'unique déco- ration et l'unique récompense digne des grands citoyens.
LES ETOILES FILENT, ET LES REPU- TATIONS AUSSI.
Deux hommes sont bien bas à celte heure , les sieurs Thiers et Odilou -Bar- rot.
Le premier a toujours été un singe plein de malice, riant, criant, gesticu- lant, sautant, ne croyant à rien, écrivant sur tout.
Ne croyant pas à la Révolution, i! a écrit la Révolution.
Ne croyant pas à l'Empire, il a écrit l'Empire.
Savez-vous ce qu'il aimait?
Les singes. Il leur a fait bâtir un pa- lais.
Le second était son compère , un homme sérieux, une contrefaçon de tri- bun ; il avait toute la gravité d'un mon- treur d'ours, le sieur Barrot; toute sa vie il l'a passée à montrer un singe. Pendant
TROIS MOTS SLR TROIS GOUVER-
dix aus à France a cru à un grand ora- être pas encore assez de bras pour les
leur, au sieur Barrot. faire fonctionner.
Il est vrai qu'il entrait à l'ex-chambre Toute mécanique est sacrée comme
des députés avec une provision de mots ^^ objet d'art
plein ses pocbes. , ,. ^ ,,. ,, , ,
■ ^ ,^ I j ., 1 ., • n/i L intellieence nous a été donnée pour
Dans la poche droite il mettait : Mon ° ^
, •,- rk I u nous sauver. pays , mon patriotisme. Dans la poche
gauche, honneur et i>ertu . (Sa famille Toute mécanique ou tout produit de
Xo\\c\iMicentirente mille francsAQ^\a^ce%.) l'intelligence ne fait du mal qii'admini-
stré par un gouvernement infâme.
La Garde nationale est ivre de joie ; Les autres ouvriers ont protesté, en- elle accueille partout avec enthousiasme tre autres les rédacteurs du journal l'a- ies cris de : Vive la République ! C'est un telier. Nous attendions cela d'eux, fait accompli; il n'y a plus que des repu- , ., r, «,-t—
. ,. . r LA REI^E DESPAG^E A LA COLIQUE.
blicains en trance. /-» i- . -v . . n
^ On dit même qu a cette heure elle ne
LE n FEVRIER. l'a pluS.
Le 24 février est le plus grand jour de Si quelques soupçons disaient juste,
l'humanité! C'est du 24 février que les ce ne serait qu'une preuve nouvelle que
générations futures dateront l'avéne- le crime lui-même sert lesbonnes causes,
ment définitif, irrévocable, du droit de Allons, Espagne! vite à l'œuvre! la souveraineté populaire. Après trois
mille ans d'esclavage, le droit vient enfin céments.
de faire son entrée dans le monde, et la Depuis soixante ans , la France allait
rage des tyrans ne prévaudra pas contre en fait de gouvernements de mal en pis.
lui. Peuple français, sois fier de toi- Napoléon lui avait donné un despotisme
même; tu es le rédempteur de l'huma- oint de suie de poudre, mais scintillant
nité. de gloire; la France lui pardonna. La Res-
Ayez à vos ordres quatre-vingt mille tauration lui avait ramené le privilège et
baïonnettes et des caissons par milliers, les coups de cravache des gentilshommes;
et des canons mèche allumée , si vous mais elle était franche d'allures et sans
avez contre vous le droit et la volonté du hypocrisie; quelques domestiques fidèles
Peuple, vous êtes un gouvernement la suivirent sur la terre d'exil. L'infâme
perdu, et je ne vous donne pas vingt- gouvernement qui vient de lorhber voulut
quatre heures pour décamper. Voilà ce tenter sur la nation l'astuce, l'hypocrisie,
que le 24 Février vient d'enseigner au la cupidité et toutes les basses passions ;
monde. Désormais toute nation qui de- un croc-en-jambe du Peuple a sulE pour
meurera esclave, c'est qu'elle ne sera le jeter dans la boue.
pas digne d'être libre : avis aux Peuples
opprimés ! ^ i • » l «• r
' ' miiiiin Quand ça commençait a chautler, 1 ex-
LES PRESSES MECANIQUES. roi riait en sournois et disait en se frottant Quelques frères égarés ont brisé des les mains : «moi aussi j'aurai ma journée presses mécaniques. Vous cassez les ou- des dupes ! » — Quand on démolissait tils de la Révolution. Avec la liberté de Charles X, il chassait gaiment à Saint- la presse, il y aurait vingt fois plus de Cloud. Toujours le même esprit de ver- presses mécaniques qu il n'y aurait peut- tige et d'erreur! Sont-ils si décrépits,
UÎX MOT DE L'EX-ROI.
ces pauvres rois , que l'aveuglement soit chez eux maladie hérëditaire ?
LA lltPL'BLIQLE FRAIVCAISE ET L'EIROPE.
Les traités de 1815 viennent pour la seconde fois depuis dix-sept ans d'être lacérés par l'épée du Peuple français. Procinmons haut, bien haut, ces trois grands principes de politique républi- caine.
Plus de conquêtes! Les conquêtes sont un attentat contre les droits des peuples, et loi ou tard les nations soumises réa- gissent contre leurs conquérants.
La République française s'assimilera dans la limite de ses frontières naturelles les provinces qui se donneront à elle
LIBREME^T ET SPONTANEMENT. En dchorS
de ses frontières naturelles , qui sont le Rhin et les Alpes, elle renonce solen- nellement à posséder jamais un pouce de terrain.
La France prend sous sa protection tous les peuples opprimés par un gou- vernement tyrannique, étranger ou indi- gène, mais elle ne tirera son épée que pour défendre les principes et les insti- tutions révolutionnaire^.
Au dedans, la devise de la République française est : Tout par le peuple ! Tout pour le peuple!
Au dehors : Tout parles peuples ! Tout pour les peuples !
Micheletl'a dit: « La Révolution de 89 a été faite par le peuple. >> Là, Miche- let avait raison.
Le peuple n'aime pas les gens d'es- prit ! Et il donnerait tous les Voltaire et les Beaumarchais du monde pour une vieille culotte.
Ce qui le prouve , aux Tuileries rien n'a été saccagé comme sculpture et peinture que l'image île Tex-roi et celle deBugeaud; un seul buste a été jeté par les fenêtres!... Le buste de Voltaire!
BO\' SENS DU PEUPLE.
Il V a des hommes qui sont pleins de phrases toutes faites, de mots convenus et d'épithètes creuses comme leur tête. — Le sieur Odilon-Barrot, par exemple.
Quand en leur parle de 89 , ces gens vous disent, c'est Voltaire qui a fait la Révolution ; ou bien c'est Rousseau qui a fait la Révolution ; ou bien c'est Beau- marchais qui a fait la Révolution.
Imbéciles ! Niais ! Doubles sots !
RESPECT AUX ARTS ET A L'IMDLSTUIE.
Un brave citoyen s'est porté hier à Meudon pour avertir le commandant de la garde nationale Amanton de protéger les objets d'arts contre les envahissements de la garde qui devait, dit-on , se porter sur le château de l'ex-Roi. Le gouverne- ment provisoire a dû délivrer une sauve- garde.
Ne cessons pas de le répéter ; respect aux objets d'arts et d'industrie, et à tous les produits de l'intelligence!
LA BEAUTE DU PEUPLE.
Depuis trois jours la population de Paris est admirable de beauté physique. Les veilles et la fatigue affaissent les corps ; mais le sentiment des droits reconquis les redresse et tait porter haut toutes les têtes. Les physionomies sont illuminées d'enthousiasme et de fierté républicaine. Ils voulaient, les infâmes, faire la bour- geoisie à leur image, — tout estomac et tout ventre , — pendant que le Peuple geignait la faim. Peuple et bourgeoisie ont secoué du corps de la France cette vermine de corruption et d'immoralité ! Qui veut voir des hommes beaux , des hommes de six pieds, qu'il vienne en France! Un homme libre, quel qu'il soit, est plus beau que le marbre , et il n'y a pas de nain qui ne vaille un géant quand il porte le front haut et qu'il a le senti-
ment de ses droits de citoyen dans le bonb)E8 nouvelles:
ççgup L'ex-roi et sa famille voguent vers
, l'Angleterre. lis y sont sans doute arri-
LECONSTITUTIO-NNEL EST SCANDALISE ! vés. Que le Peuple n'ait pas peur, l'An-
Le Constitutionnel se résigne 5 c'est gleterre n'osera rien pour le dernier des
bien de sa part; c'est généreux. Le Con- Bourbons.
stitutionnrl promet d'être bon citoyen. — Pour de bon, les rois s'en vont ! Léo-
Odilon Barrot , la grosse poupée de pold est en fuite. La Belgique s'est pro-
ciwton. et Thiers , ce singe de foire, par- clamée française.
donnent au Peuple de n'avoir pas voulu —On voulait intimider leciloyen Roi-
se laisser voler. Que pense le Peuple de schildetle faire fuir: comme si le Peuple
leur pardon? souverain volaitdes tcus. H ne prend que
__=—=--=— ses droits. Rotschild a répondu : « J'ai
LES AUTISTES UEPUBLICAIIMS. confiancedans le nouveau Gouvernement
, . . .1 „ . ; . . et ie reste. «Bravo!
Les peintres se sont bravement jetés ••
. I D- 1 éV ;io^ . Ko»»., J,„^ ^UneAssemblée nationale sera convo-
dans la Révolution; ils ont combattu dans
, „ I nuée aussitôt que le Gouvernement pro- ies rangs du Peuple. ^ ^ „ ,
. ,.ii-. I j ^711 A .•„. ^ visoire aura re^le les mesures d ordre et
A 1 Ilolel-de-Ville des artistes por- . °.
, , • •. 1 ,. de police nécessaires POUR LE VOTE DE TOUS
taientsurleurs chapeaux, écrit en lettres r
LES CITOYENS.
de sang, le titre d'ARTiSTES RÉPUBLICAINS ; , ,. r •
, j, . .' =La République française est procla-
deux d entre eux sont tnontes sur une , .. ^
table et ont harangué le Peuple. m e a ij n. , , . . , ,
„ 11. r » .• • —Honneur a Pie IX! VOICI degrandes
On parlait d une manifestation qui &
, . J • I „. 1. . paroles qu'il a prononcées récemment:
devait se produire au Louvre contre 1 A- ' ^ ^^ .
,, . . . , • J- I •. " Ce sont les édifices anciens qui ont
cadémie de peinture qui, depuis dix-liuit , . , „ , ^
, , » ^ . . J besoin de londements nouveaux. »
ans, a bu tant de larmes, a tué tant de
, 1 f • .1 • >. — Hier, deux prêtres eniambaient une
jeunes talents par la faim et la misère. . . , T 1 w, . ,
. .,, , ... . barricade; des hommes du Peuple les
Mais les sots vieillards, architectes, mu- , , ,,
.» , insultent; un pliiserand nombre les de-
sicions, arpenteurs et géomètres sonta bas „ , ^ , ^ ^^ . , „
fend. Cette haute raison du Peuple est
aujourd'hui.
Ne leur donnons pas le coup de pied de làne.
merveilleuse.
— Plus beau encore. On trouve dans la chapelle des Tuileries un remarquable Christ en bois. Quelqu'un s'écrie : C'est
REOUVERTURE DES THEATRES. ^^^^^ ^^^^.^^^, ^^^^^^^ j^^^ , _ ^^^^ ^^
Les théâtres rouvrent. monde se découvre et on porte le christ
Nous avons assez des tragédies ; il ne en triomphe à Saint-Roch.
faut pas croire que des vers de douze Décidément la Révolution de^ 848 sera
pieds constituent le patriotisme ; ce qui plus grande que celle de 1 789 ; d'ailleurs
convenait à la première révolutionne elle commence où l'autre a fini.
nous suffit plus. VIVE LA RÉPUBLIQUE !
Les intelligences ont grandi. Plus de „,_ ,
tragédies, plus d'histoire romaine. Ne
, j„ „ :„. „ Les rédacteurs: Champfleuky,
sommes nous pas plus grands aujour- «..,„„, ..„„„. t^„„,„
d'hni que Brutus, etc. .'
Baudelaire et Toubin.
Imp. Ed. Bautruche, r. de la Harpe, 90.
LE SALUT PUBLIC.
!
VIVE LA REPUBLIQUE!
Les rédacteurs -propriétaires du Sii.UT pc- BLic , CHAMPFLEURY, BAUDELAIRE, et TOUBLN ont retardé à dessein l'envoi da jour- nal à leurs abonnés, afin de Jaire gras^er une vignette qui servira à distinguer leur feuille d'une autre qui s est emparée du même titre.
LES CHATIMENTS DE DIEU.
L'ex-roi se promène.
Il va de peuple en peuple, de ville en ville.
Il passe la mer; — au-delà de la mer, le peuple bouillonne, la République fermente sourdement.
Plus loin, plus loin, au delà de l'Océan, la République !
Il rabat sur l'Espagne, — la République cir-
2« NUMERO.
cuie dans l'air, et enivre les poumons, comme un parfum.
Où reposer cette tète maudite ?
A Rome?... Le Saint-Père ne bénit plus les tyrans.
Tout au plus pourrait-il lui donner l'absolu- tion. Mais l'ex-roi s'en moque. Il ne croit ni à Dieu, ni à Diable.
Un verre de Johannisberg pour rafraîchir le gosier altéré du Juif errant de la Royauté!... Metternich n'a pas le temps. Il a bien assez d'af- faires sur les bras; il iàut intercepter toutes les lettres, tous les journau.x, toutes les dépèches. Et d'ailleurs, entre despotes, il va peu de fra- ternité. Qu'est ce qu'un despote sans couronne?
L'ex-roi va toujours de peuple en peuple, de ville en ville.
Toujours et toujours, vive la République!
vive la Liberté! des hymnes! des cris ! des pleurs L'Angleterre, l'Espagne et la Belgique sont
de joie! à la veille d'être Républiques.
11 court de toutes ses l'orces pour arriver à L'Autriche, monstre à trois têtes, disparaîtra
temps quelque pariavant la République, pour y de la carte. La République Allemande prendra
reposer sa tête, c'est là son rêve. Car la terre sa lête allemande; la République Italienne pren-
eiiiiére n'est plus pour lui qu'un cauchemar dra sa tête Italienne, la République Polonaise
(|ui l'enveloppe. Mais à peine touche-t-il aux — une bonne celle-là! — prendra sa lêie slave,
barrières, que les cloches se mettent gaiement Qui de trois ôte trois, reste ce pauvre M. Mel-
en branle, et sonnent la République à sesoreil- teruich, qui ne mourra pas dans son lit. les éperdues. l\ y a donc une justice divine!
La tête de Louis-Philippe attire la République
comme les paratonnerres servent à décharger le des moeurs ou tout est rEUDU.'
Ciel. Des mœurs, des mœurs, il nous faut des
Il marchera longtemps encore, c'est là son mœurs! Régénéier les institutions, très-bien,
châtiment. Il faut qu'il visite le monde, le monde mais régénérons aussi les mœurs, sans lesquelles
républicain, qui n'a pas le tempsde pensera lui. i| uy a pas d'institutions. Le nom de Républi-
cain est beau et glorieux, mais plus il est glo-
AUX PUETRES! 1 ieux , plus 11 est difficile à porter. Effaçons
Au dernier siècle, la loyautc- et l'Eglise dormaient donc de nos cœurs tOUS les instincts avilissants ,
fraternellement dans la même fange , quand la révolu- toutes leS passions abjectes que l'impur gouver-
lion fondit sur elles et les mit en lambeaux. nement de Louis-Philippe a cherché à y faire
— Inconvénient des mauvaises compagnies, se dit germer. La vertu est le principe vivifiant, la
l'Eglise ; oa ne m'y reprendra plus. ^^^^^ conservatrice des républiques.
L'Ealise a eu raison. Les rois, quoi qu'ds fassent, sont . „ . - . i > ,> i
" La Convention avait mis la vertu a 1 ordre
toujours rois, et le meilleur ne vaut pas mieux que ses
. . du jour, ministres. **
Prêtres, n'hésitez pas : jetez-vous hardiment dans les
bras du peuple. Vous vous régénérerez à son contact; il L'AMI DU PEUPLE DE 1848.
vousrespecte;ilvousaimera Jésus Christ, votre maître. Le citoyen Raspail , médecin comme Marat,
est aussi le nôtre ; il était avec nous aux barricades, et i • .1 • n 1 • 1
et comme lui médecin malheureux et plein de c'est par lui, par lui seul que nous avons vaincu. Jésus- 1 • i- 7 n 1
„, . , r , j 1 ' .1 disputes, fait comme lui 1 ^/wi aa Peuple. Les
Christ est le londatenr de toutes les républiques mo- ' '
dernes; quiconque en doute n'a pas lu l'Evangile, deux premiers numéros sentent le Marat d'une
Prêtres, ralliez vous hardiment à nous; Affre et La- lieue. Même défiance, même talent, même fer-
cordaire vous en ont donné l'exemple Nous avons le veur ! — Mais est-il bien temps? Ces déGances
même Dieu.- pourquoi deux autels ? accusées déjà .si nettement ont leur danger.
Toutes les nominations seront révisées, et il ne
CE PAUVRE METTERNICU! <• , , „„^„„ !.. „„..„
faut pas semer la peur. La France est République. Le citoyen Raspail, comme sou illustre chef
La Suisse est République , vraie République de file, est un parfait honnête homme, et il a le
depuis quatre .mois. droit d'être très-sèvère j nous adjurons seule-
menl le citoyen Raspail de ne pas encore user •-* curue. de son droit. Indignation! Nous venons des ministères. De grâce, de grâce, ne préjugeons rien con- d« rHôtei-de-Ville et de la préfecture de po- ire le gouvernement. Surveillons-le sévèrement lice: les corridors sont remplis de mendiants et que les millions d'yeux de la Nation soient de place. On les reconnaît à la bassesse de leurs nuit et jour braqués sur lui ; mais ne troublons figures empreintes de servilisme. pas son action par des défiances prématurées. Non, ce ne sont pas là de» Républicains ; un S'il ne va pas droit, haro! s'il va droit, bravo! Républicain s'attache à mériter les emplois et dans un cas comme dans l'autre, ne le jugeons ne s'inquiète pas de les obtenir. Les pavés de que sur ses actes, il y va du salut public. Les nos rues sont encore rouge du sang de nos pères accusations de tendances, laissons-les à l'im- morts pour la liberté; laissons, laissons au moral gouvernement que nous venons de jeter moins à leurs ombres généreuses un instant à bas; elles sont indignes de Républicains. Des d'illusion sur nos vertus. Encore si ces insa- hommes de 93, ne prenons que leur foi ardente liables dévoreurs de la République avaient com- à la République et leur admirable dévouement battu avec nous pour son triomphe ; mais celui à la pairie; surtout ne recommençons niMaral, qui gravit si lestement Tescalier d'un ministre, ni Chabot, ni aucun de ces infatigables flaireurs celui-là, soyez-en sûrs, n'était pas aux de mauvaises intentions. C'est ainsi seulement barricades.
que nous préserverons notre jeune République Patience! Nous vous arracherons le masque, des mille périls qui menacent son berceau. hommes infâmes; vous ne jouirez pas longtemps du prix de vos bassesses.
LE JOURNAL COSiSERVATEtR PREMIÈRE ET L.4. DERMEUE.
DE LA REVLBLIQLE.
,, f . j • •• < ■ j I •. -, En 89, l'éducation morale du peuple était
Il faut rendre justice a qui de droit, mainte- ^^^ , «- i r
nant que nous avons le temps. nulle ou à peu près. — Aujourd hui le peuple
LecitoyenGirardin se conduit admirablement, connaît et pratique ses devoirs à faire honte à
,\u milieu du trouble, du désordre qui enva- bien des ex-nobli-s et à bien des bourgeois, hissent momentanément toutes choses publiques £„ 39 ^ [^ noblesse et le clergé combattirent
et particulières, le journal du citoyen Girardin ^ 1 • 1 .• a • ju • ■
^ .. •• . ^ -, . avec fureur la révolution. — Aujourd hui , jus-
est mieux fait que jamais. Cette habileté con- , , • ■
^.•. 1 A . ■ Il .. qu'à fait contraire, il iiv a que des républicains
nue, cette aptitude rapide et universelle, cette 4" " ' ' ' -' t r
énergie excessive, tout cela tourne au profit de en France.
la République. En 89, une fraction de la nation émigra et
Tous les jours les questions importantes et prit les armes contre la République. — Aiijour-
actuelles sont mâchées dans /a Pr^jje. d'hui personne n'émigre, pas même le sieur
Le citoyen Girardin prend pour devise : une Thiers, dont la République se passerait cepen-
iDÉE PAR JOUR ! dant bien volontiers.
Son journal, jusqu'à présent, dit ce que tout En 89 , la société était rationaliste et niaté-
le monde pense. riahste. — Aujourd'hui elle est foncièrement
Lundi le citoyen Girardin a été le premier au spiritualiste et chrétienne, rendez-vous sur la tombe d'Armand Carrel. Voilà pourquoi 93 fut sanglant. — Voilà pour-
quoi 1 848 sera moral , humain et miséricor- dieux.
Il y avait en Allemagne au duché de quatre sous, grand comme la main, qui s'appelait le duché de Cobourg-Gotha. C'était pour ainsi dire un haras royal, une écurie de beaux hommes, tous taillés en tambours-majors qui étaient des- tinés aux princesses de l'Europe.
Maintenant qu'il n y a plus de princesses, à quoi vont s'occuper ces hommes entiers ?
11 n'y a plus de foutriquets, il n'y a plus de ventrus, il n'y a plus de bornes que celles des rues.
Sifflons sur le reste!
SIFFLONS SL'Il I.E IlESTE.
Sous l'px-roi, il y avait une pairie, c'est dire des vieillards impotents pleins de serments, et de rhumatismes.
Il n'y a plus de pairie : sifflons sur le reste !
Sous l'ex-roi, il y avait des soldats barbares, ivres de sang, les municipaux dont la joie était de descendre un homme du peuple.
11 n'y a plus de municipaux: sifflons sur le reste !
Sous l'ex-roi, il y avait un cens électond; movenuant 500 francs un imbécileavait le droit de parlera la chambre; moyennant 20 U francs un bourgeois avait le droit de se faire repré- senter par un imbécile.
II n'y a plus de cens: sifflons sur le reste!
Sous l'ex-roi, il y avait un timbre; une petite gravure large comme un sou qui empêchait les citoyens inlelligenls d'éclairer leurs frères.
11 n'y a plus de timbre: sifflons sur le reste !
Sous l'ex-roi, il y avait un imjtôt sur le sel qui empêchait la fertilisation des terres, qui enrayait les socs de charrues.
Il n'v a plus d'impôt sur le se! : sifflons sur le reste I
Sous l'ex-roi, il y avait des tas de yoam'çae/5, une légion de ventrus, des armées de bornes ; tous puisaient à pleines mains dans le colTre des fonds secrets et s'enrichissaient aux dépens du peuple.
— L'Odéon représenta quelquetcmps avantlaRévolu- lion le Dernier Figaro, du sieur Lesguillon. Cet auteur de bas étage fit une pièce contre-révolutionnaire; sous l'ex-roi il en avait le droit ; d'ailleurs la censure n'eût pas permis de montrer les hommes de 8S à 93 sous leur vrai jour. Mais aujourd'hui il est question de remonter cette misérable pièce avec des replâtrages républicains.
Les Ecoles qui ont sifflé et resifïlé le Figari révolution- naire ne doivent pas davantage laisser revenir Figaro avec ses bandages, ses compresses, ses béquilles répu- blicaines.
Le peuple saurait bien se conduire si le citoyen Alexandre Dumas tentait de républieaniser son immorale pièce des Girondins.
—Le sieur Châtei a fait four. Personne ne veut entendre parler de son Egli.se française. Voyez-vous, du reste, le lendemain de la prise des Tuileries, le religionnaire idiot qui croit qu'on a le temps de penser à ses messes en mauvais français !
Le peuple a lui-même déchiré toutes les proclama- tions et placards de ce nigaud de primat des Gaules.
— Quelqu'un court dans le quartier latin pour récolter des signatures au bas d'une pétition à cette fmde garder le sieur Orfîla à la Faculté.
Ce vendeur de perlinpinpin , ce chanteur bouffon se sent donc destitué; il est donc coupable.
En toute matière de ce genre, prenons garde à l'in- dulgence I
— A bientôt la reprise, au Théâtre de la République, du Roi s'amuse, une des grandes œuvres du citoyen Vic- tor Hugo. Il faut que le théâtre de la Porte-Saint-Martin reprenne au plus vile et Vaubergc des Adrets, et Roberl- niacaire, et surtout cette belle pièce de Fautrin de notre grand romancier, le citoyen Balzac.
On parle de jouer finto. A quoi bon s'ennuyer pendant trois heures pour entendre crier: à bas Phitippel allu- sion très-significative sous l'ex-roi, mais sans portée aujourd'hui.
— Que les citoyens ne croient pas aux dames Her- mance Lesguillon, aux sieurs Barthélémy, Jean Journel et autres qui chantent la République en vers exécrables.
L'empereur Néron avait la loualile habitude de faire I assembler dans un Cirque tous les mauvais poètes et de les faiie fouetter cruellement.
Les rédacteurs : Champfleuuy , Baudelaire et Toubix.
Imp. F.d Baulriiclie. r. de la Harpe, 90.
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Achevé d'imprimer le 30 juillet IQTO
Tirage limité à 250 exemplaires
Printed in France
L ARCHE DL l.l\RE 6. rue de l'Oratoire. Paris
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